Intervention de Amiral Christophe Prazuck

Réunion du mercredi 11 octobre 2017 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Amiral Christophe Prazuck, chef d'état-major de la marine :

Certes, on peut regretter que le BATRAL Dumont d'Urville ait été retiré du service en janvier 2017, mais cela faisait déjà trois ans que ce bateau devait être désarmé, et remplacé par un bâtiment multi-missions (B2M) que nous attendons. Je connais bien ce type de bateaux, pour en avoir commandé un : c'est un bateau fragile, vulnérable dans un cyclone, et d'ailleurs moins rapide qu'un cyclone.

Concernant STX, le chantier a construit nos frégates de surveillance et nos BPC. En effet, il n'y a que STX en France qui dispose des infrastructures pour construire des bateaux de plus de 10 000 tonnes. Il en ira ainsi des pétroliers-ravitailleurs dont nous avons tant besoin et du futur porte-avions. Le repreneur de STX, l'Italien Fincantieri, a d'ailleurs établi les plans d'un pétrolier ravitailleur pour la marine italienne, plans qui nous conviennent à 98 % ; la marine nationale s'est donc rapprochée de Fincantieri pour étudier les possibilités de partenariat franco-italien en la matière.

Pour ce qui est de la mesure de l'activité de la marine, Monsieur Furst, nos bateaux ont assuré en 2016 13 000 jours de mer et nos moyens aéronavals 48 000 heures de vol ; en moyenne, chaque bateau a passé 96 jours à la mer en 2016 et 99 en 2017, ce qui correspond d'ailleurs au niveau d'activité financé par le projet de loi de finances pour 2018. La marine a annoncé récemment que les SNA avaient déjà accompli 1 000 jours de mer, soit 200 jours par bateau en ligne et par an, ce qui est inédit. Cela prouve les performances du service de soutien de la flotte et la qualité des équipages, mais aussi la pression opérationnelle que subit la marine, et qui motive l'emploi de ces sous-marins.

J'en viens à question de la course capacitaire entre les États-Unis et la Chine. Les Américains sont toujours à la recherche de points de rupture technologiques, par exemple dans le champ de l'hyperconnectivité des bâtiments. Les Chinois, eux, ont engagé leur marine dans une phase d'expansion impressionnante : en quatre ans, ils ont lancé l'équivalent en volume de la marine française ; d'ailleurs, en juillet dernier, il y avait davantage de navires de combat chinois que de navires français en Méditerranée… Toutefois, ils n'ont pas encore atteint le même niveau de performance technologique que les Américains ou les Français.

Pour ce qui est de la charge de travail industrielle pour la rénovation du Charles de Gaulle, elle représente quatre millions d'heures de travail, réparties entre l'équipage et des prestataires industriels privés. Cette rénovation donnera au porte-avions la capacité de poursuivre son activité pendant une vingtaine d'années, jusqu'à un terme situé entre 2035 et 2040.

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