La particularité du débat qui a eu lieu fut celle d'une très grande liberté de ton et d'expression. Les échanges ont été extrêmement directs et francs. Si je ne pense pas que nous soyons bâillonnés, notre démocratie française s'exprime d'une façon qui est très différente de l'expression de nos collègues parlementaires européens. Il fut très intéressant d'être confrontée à cette liberté de ton que j'ai beaucoup appréciée.
Nous avons parlé du rôle de Frontex avec de fortes différences entre les pays de première demande et les pays plus éloignés, que l'on appelle notamment les pays de Visegrád, sur les critères d'attractivité. Cette question se pose car nous voyons que la demande d'asile diminue de façon globale en Europe, alors qu'elle augmente en France.
Aujourd'hui, à ma connaissance, il n'y a pas d'études expliquant les raisons pour lesquelles notre demande d'asile continue à augmenter en France. Cela étant, les chiffres démontrent que par rapport aux autres pays européens, la demande en France continue à croître de plus de 22 % en 2018 alors que, sur cette année, nous nous dirigerions vers plus 130 000 demandes d'asile.
En ce qui concerne le système de santé attractif, à aucun moment ce point n'a été mis en avant dans notre discussion, même si certains éléments auraient besoin d'être analysés.
Aujourd'hui, mon sentiment est que nous avons besoin de nous doter d'une politique migratoire globale qui puisse inclure les dispositifs d'asile.
Nous venons de recevoir la présidente de la CNDA qui nous expliquait la situation de sa juridiction, soumise au droit international et au droit européen. La France respecte ses engagements internationaux.
Il n'en demeure pas moins que nous avons besoin de nous doter d'une véritable politique migratoire qui ne pourra se construire que dans un espace commun et en discussion avec nos partenaires européens.