Cet article liminaire est peut-être le plus important du projet de loi de finances puisqu'il fixe certaines orientations du Gouvernement. Mon amendement tend à revenir à ce qu'avait retenu la loi de programmation des finances publiques 2018-2022, car c'est bel et bien un budget de renoncement à cette programmation qui nous est présenté. Les dépenses vont continuer à augmenter en 2020, à hauteur de près de 20 milliards d'euros, le déficit de l'État sera relativement important – il s'établira à 93 milliards d'euros, soit 25 milliards de plus qu'en 2018 – et la dette continuera à croître. Les besoins sont criants dans de nombreux domaines, comme la dépendance, notamment dans le cadre des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), l'hôpital – en particulier les urgences –, l'accompagnement de nos entreprises, avec la nécessaire diminution des impôts de production afin d'améliorer la compétitivité. Mais le Gouvernement se prive de toute possibilité d'intervenir dans ces domaines : en ne réformant pas, en ne diminuant pas les dépenses publiques, vous ne vous donnez aucune possibilité de répondre à de telles demandes.
J'ai été surprise d'entendre la semaine dernière le ministre de l'économie et des finances reconnaître et réaffirmer devant nous que la dette était un poison. Il y a une vraie contradiction, car ce budget va de nouveau recourir à la dette et transférer aux générations futures l'accroissement, l'excès des dépenses publiques.