Le Premier ministre, en ouverture du Grenelle contre les violences conjugales, a proposé ce retrait automatique en cas de féminicide, mais le groupe MODEM est par principe très réservé vis-à-vis de toute automaticité en matière de justice, a fortiori en matière pénale. C'est pourquoi nous proposerons, plutôt que de contraindre l'office du juge, de lui confier un nouvel outil : une possibilité de suspension de l'autorité parentale, plus souple, moins lourde de conséquences et attrayante pour les magistrats.
Je termine par un témoignage de terrain. Récemment, une femme victime de violences me confie son calvaire sans savoir que je vais prendre la parole sur le sujet quelques jours plus tard. Elle m'explique que, comme il arrive souvent, elle a trouvé, des années durant, des excuses à son conjoint violent : c'est un bon père, se disait-elle. Une fois la lucidité revenue, le bout du tunnel enfin entrevu, l'emprise terminée, elle a pris conscience qu'un père qui frappe la mère de ses enfants ne peut pas être un bon père.