Monsieur le ministre, au nom du groupe du Mouvement démocrate et apparentés, je vous remercie de votre intervention, au cours de laquelle vous avez rappelé les priorités qui sont les vôtres à la tête de votre ministère et de la diplomatie française. Ce budget concrétise l'engagement du Président de la République de voir les crédits de l'APD atteindre progressivement 0,55 % du RNB d'ici 2022. Le respect de cet engagement est particulièrement important, dans un contexte international où les tensions et les crises migratoires, climatiques, environnementales et politiques sont de plus en plus fortes et appellent des réponses à la hauteur. Notre diplomatie doit être à la pointe de ces combats et votre budget traduit, dans les faits, l'engagement de la France.
Nous tenons également à saluer l'effort important que vous faites pour soutenir notre réseau d'enseignement français à l'étranger, qui est essentiel pour l'avenir. Le Président de la République s'est fixé comme objectif de doubler le nombre d'élèves scolarisés dans ces établissements à l'horizon 2030, et le soutien que nous apportons dès aujourd'hui à ce réseau témoigne de notre confiance en cette institution. À cet égard, la cohérence voudrait que nous prêtions attention aux difficultés que rencontrent les étudiants étrangers désireux d'étudier en France : je veux ici pointer la question délicate des frais d'inscription et de la délivrance des visas, qui a suscité et continue de susciter beaucoup d'incompréhensions et des inquiétudes légitimes.
Plus que jamais, le budget du ministère de l'Europe et des affaires étrangères doit refléter l'engagement international de la France, dont le principe est la recherche d'une réponse concertée et multilatérale aux défis du monde. Le développement économique des pays les plus pauvres et le rayonnement culturel de la France sont deux politiques qui nous semblent aller de pair. Toutefois, il faudra nous assurer de l'augmentation effective des moyens de l'APD : c'est l'objet de la réforme en cours de l'AFD, ainsi que de la loi à venir qui doit encadrer la politique de l'APD, avec un pilotage politique renforcé. Cela pose la question du type d'actions que l'aide octroyée par la France a vocation à soutenir. Si, comme beaucoup le pensent, la question migratoire est le principal enjeu à venir, que pensez-vous de la proposition d'orienter prioritairement l'APD vers les pays de forte émigration ?