Toutes les majorités ont dû composer avec les deux contraintes, l'interne et l'externe. Certaines ont fait le choix de revenir sur leurs promesses, quand d'autres ont fait mine d'ignorer les réalités. Les premiers critiquent les seconds, et les seconds critiquent les premiers. Grâce à son opposition de droite et à celle de gauche, notre majorité a la chance de subir ces deux critiques. Je parle bien de « chance », car, comme le dit le vieil adage, « les contraintes se guérissent par les contraires ». Exercice contraint pour la majorité, le budget l'est aussi pour l'opposition.
Prenons l'exemple du déficit budgétaire, qui sera, en 2020, le plus faible depuis 2001. La dépense publique ne représentera plus que 53,4 % du PIB en 2020 contre 55 % en 2017. C'est grâce à ces efforts que nous réussissons à contenir la dette, stabilisée à la baisse, à 98,7 % du PIB. Pourtant, la gauche dira – elle nous l'a déjà dit – que nous réduisons la dépense trop vite, la droite pas assez ; la droite dira qu'il faut dépenser moins, la gauche dira qu'il faut dépenser plus.