… ou faire face au défi majeur de la santé et de la dépendance. Au demeurant, du côté du projet de loi de financement de la sécurité sociale, cela ne va pas beaucoup mieux, avec la crise des urgences, celle des hôpitaux et celle des EHPAD, ainsi que la fracture médicale au sein des territoires. Nous subissons même une pénurie de médicaments – c'est dire si notre système de santé est malade !
J'en reviens au présent projet de loi de finances, et à son anesthésiant, si vous me permettez de poursuivre dans le registre médical : je veux parler des taux d'intérêt négatifs. En trois ans, le montant de la dette aura augmenté de 190 milliards d'euros.
Monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, vous nous présentez donc un budget du moindre effort, où vous ne luttez pas contre le gaspillage de l'argent public, où nous finançons le train de vie de l'État par l'endettement, et où le déficit budgétaire culminera en 2020 à 93,1 milliards d'euros – contre 67,7 milliards d'euros en 2017 – , soit une augmentation de 25 milliards d'euros en moins de trois ans.
Comme l'a brillamment démontré notre collègue Damien Abad, votre incapacité à vous imposer la moindre économie budgétaire ne vous empêche pas de mettre à contribution, peu ou prou, les acteurs de l'économie et ceux des territoires. Citons notamment votre refus de revenir sur le principe du « plafond mordant », qui affecte le budget des agences de l'eau, donc la capacité d'intervention des acteurs de terrain chargés de mener à bien la mission si importante de l'amélioration écologique des milieux aquatiques.
Citons également la suppression de l'exonération partielle de la taxe sur le gazole non routier pour le secteur du BTP, ce qui m'offre l'occasion de rappeler que celui-ci, au coeur de nos territoires, représente un emploi sur dix dans tous les niveaux de qualification.