Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 15 octobre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Offensive turque en syrie et situation des kurdes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Après la décision folle du président américain – une de plus – de retirer ses troupes de Syrie, la Turquie a envahi, il y a près d'une semaine, le Rojava, région située au nord de la Syrie et jusqu'à présent gouvernée par nos amis et alliés kurdes. Ces derniers meurent sous les coups de boutoir de l'armée turque.

Qui sont ces hommes et ces femmes qui meurent sous les balles et les bombes turques ? Ceux qui ont fourni le principal effort de guerre contre Daech, déplorant plus de 10 000 morts ; contre Daech, c'est-à-dire contre les commanditaires des attentats de Paris et les suivants, perpétrés contre nos concitoyens.

Par qui sont-ils massacrés ? Par l'armée turque, censée être notre alliée – même si je sais depuis longtemps qu'il s'agit d'une fiction – , associée à des forces liées à Al-Qaïda, c'est-à-dire aux auteurs des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher.

Si la France et les occidentaux protestent, nous n'allons pas au-delà des mots. Les sanctions annoncées par M. Trump cette nuit sont un sabre de bois ridicule destiné à laisser le temps à l'armée turque d'établir un état de fait militaire.

Quant à l'Europe, elle tremble devant la menace d'un nouveau flot de réfugiés et la libération de terroristes qui risquent de revenir nous combattre sur notre territoire.

Pourtant, les moyens de pression sur la Turquie existent : l'interdiction de survol aérien pour les avions qui bombardent en ce moment des populations civiles en fuite ; l'application de vraies sanctions économiques : la Turquie exporte 50 % de sa production en direction de l'Union européenne, nous pouvons la menacer d'y mettre un terme ; enfin, la suspension de sa participation à l'OTAN.

Monsieur le Premier ministre, le groupe UDI, Agir et Indépendants attend que la France adopte une position de leadership en Europe, pour une véritable réaction, qui ne soit pas faite seulement de mots, mais comporte des sanctions.

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