Nous proposons en effet de supprimer l'article 8.
On pourrait rappeler les chiffres qui avaient été annoncés au départ quant au nombre d'emplois que le CICE aurait dû créer. Ce qui est un peu surprenant, c'est qu'alors que des enquêtes ont été produites, on n'en tienne pas compte ou presque, au moment où l'on décide de poursuivre et même d'amplifier le CICE. Le montant cumulé du CICE, ce sont au total 62 milliards d'euros de créances fiscales, et 110 milliards prévus d'ici à 2019, qui vont sans doute venir alimenter la financiarisation de l'économie, et non l'emploi ou l'économie réelle.
Parmi les leviers cités tout à l'heure par notre collègue Gilles Le Gendre, certains manquent à l'appel, sur lesquels il faudrait agir avec bien plus de vigueur : les salaires, la politique industrielle, la compétitivité hors coûts, la productivité des salariés – qui a été soulignée tout à l'heure – , la transition écologique, la promotion du progrès social, qui peut être un moteur économique puissant.
Nous dénonçons la politique de complaisance envers les forces de la finance résultant des choix que vous êtes en train de faire. Visiblement, vous ne tirez pas toutes les leçons de la culture de l'évaluation : il faudrait en effet regarder dans le détail les conclusions des rapports qui ont été rendus.
Le partage des richesses au sein de l'entreprise est une urgence, à laquelle il convient de s'attaquer. La distribution d'argent public sans efficacité pour la création d'emplois n'est pas une bonne solution. On va subventionner les trappes à bas salaire. C'est d'ailleurs ce que l'on voit à l'oeuvre au sein des entreprises de notre pays, sur nos territoires.