Le Premier ministre l'a dit, je voudrais le redire : les événements actuels sont extrêmement graves. La concomitance de l'offensive turque, massive, spectaculaire, majeure, et du retrait américain, qui n'est pas fortuite, crée une situation extrêmement lourde. Au niveau sécuritaire tout d'abord, puisque cela entraînera inévitablement la résurgence de Daech – qui a déjà commencé, des attentats de cette organisation ayant eu lieu à Qamishli et Raqqa lors des derniers jours, des dernières heures. Au niveau humanitaire aussi, la situation est dramatique. Monsieur le Premier ministre vient de rappeler l'ampleur du nombre de déplacés. S'y ajoutent les 700 000 habitants de la région qui risquent de retrouver le chemin de l'exil. Par ailleurs, la Turquie veut imposer la relocalisation de réfugiés syrien dans des zones où ceux-ci ne résidaient pas précédemment, ce qui est contraire au droit international.
Enfin, les conséquences politiques, déjà évoquées, sont majeures. En particulier, les FDS – Forces démocratiques syriennes – , à la fois kurdes et arabes, qui ont combattu à nos côtés contre Daech, se trouvent dans l'obligation de s'allier avec la Russie voire avec le régime de Bachar al-Assad, afin de se protéger.
La France a réagi immédiatement à cette situation en demandant la convocation du Conseil de sécurité. J'aurai l'occasion tout à l'heure, lors de ma réponse à une autre question, de revenir sur nos initiatives concernant la coalition internationale. Sachez en tout cas, madame la députée, que nous restons en contact avec les Kurdes. Il y a quelques jours, nous les avons reçus, y compris Mme Ilhan Ahmed. Le Président de la République les a reçus aussi. Nous maintenons ce contact, afin de les préserver d'un drame absolu.