Monsieur le Premier ministre, depuis une semaine, la Turquie s'est lancée dans une opération de conquête en Syrie, où elle ambitionne de créer une zone à sa frontière en y écrasant les habitants actuels, principalement des Kurdes, pour y installer les 3,5 millions de réfugiés syriens qu'elle accueille. C'est une opération de nettoyage ethnique, doublée d'une colonisation de peuplement, devant laquelle nous restons passifs, alors que les Forces démocratiques syriennes, composées de Kurdes, sont des alliées. N'oublions pas que ce sont eux, hommes et femmes, qui ont défait Daech ! C'est au Rojava que les habitants, surtout kurdes, ont créé l'une des plus belles expériences politiques de notre temps, féministe, laïque et pacifique. Tout le groupe de la Gauche démocrate et républicaine condamne cette attaque insupportable.
Pourquoi la Turquie reste-t-elle impunie ? Certainement parce qu'elle est membre de l'Alliance atlantique, à laquelle nous appartenons également. Pour interdire l'espace aérien, il faut l'OTAN, donc les Américains ! Pour les communications militaires, il faut également l'OTAN, donc les Américains ! Quelle situation absurde ! Comment pouvez-vous aider les Kurdes, nos amis et alliés ? L'OTAN, donc les Américains, bloque l'ONU, l'Union européenne et la France. La question de notre sortie du commandement intégré de l'OTAN se pose, pour que nous redevenions, enfin, une puissance libre, capable de défendre en toute indépendance ses choix et ses valeurs. La preuve est faite que l'OTAN n'est pas la solution, mais le problème ! Il faut donc se poser la question de la dissolution de cette organisation anachronique.
Les communistes demandent l'organisation d'un débat parlementaire sur le rôle et la place de l'OTAN.