Monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, nos agriculteurs se désespèrent. Leurs revenus sont en moyenne de 500 euros par mois. Les plus jeunes sont endettés et les plus âgés désespérés par le montant de leur faible pension. En France, l'« agribashing » atteint son paroxysme alors que les productions françaises sont parmi celles qui offrent les meilleures garanties en termes de qualité et de traçabilité. Soyons-en fiers.
La loi EGALIM, qui devait être l'alpha et l'oméga des relations entre producteurs et grande distribution, se révèle une déception de plus – ce que nous vous avions d'ailleurs prédit, lors des débats dans cet hémicycle, sans être écoutés.
Lors de la présentation de ce texte, le Gouvernement affichait sa volonté de rééquilibrer les relations commerciales entre les agriculteurs et les enseignes de la grande distribution en vue d'améliorer la rémunération des producteurs. L'objectif est loin d'être atteint ! Non seulement la loi EGALIM n'améliore en rien la situation des agriculteurs, mais les consommateurs subissent une hausse des prix en magasin ! En effet, la hausse de 10 % du seuil de revente à perte va faire perdre aux consommateurs français 1,6 milliard d'euros de pouvoir d'achat sur deux ans.
Les conclusions du récent rapport de la commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements sont accablantes. La promesse de revaloriser les revenus des agriculteurs n'a pas été tenue, pas plus que celle de faire baisser les prix.
Face à cette urgence, et alors que les agriculteurs sont sur le qui-vive, quelles mesures structurelles et conjoncturelles entendez-vous prendre pour enrayer cette intenable situation ?