Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du mercredi 12 juillet 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Fermeture de réacteurs nucléaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Surtout, parmi les cinquante-huit en activité, quels sites ciblez-vous ?

Aucun des acteurs de la filière, notamment nos jeunes ingénieurs, qui hésitent à poursuivre leurs études dans le domaine nucléaire, ne peut se satisfaire du flou artistique qui règne actuellement au sommet de l'État. La Cour des comptes affirme que pour appliquer la loi sur la transition énergétique il faudrait fermer entre dix-sept et vingt réacteurs, tandis que vous annoncez, volontairement ou involontairement, que vous fermerez peut-être jusqu'à dix-sept réacteurs d'ici à 2025. Quelques jours plus tard, le Premier ministre dit à l'inverse qu'il veut attendre l'avis que l'Autorité de sûreté nucléaire doit rendre en 2018 – c'est ce qu'on appelle un gouvernement « En même temps » ! Enfin, le candidat Emmanuel Macron s'était engagé à augmenter de l'équivalent de six réacteurs la production d'énergie renouvelable, ce qui, en toute logique, veut dire fermer six réacteurs d'ici à 2022, et les onze autres dans les trois années suivantes. Vos successeurs vous remercieront.

La fermeture de dix-sept réacteurs pose un vrai problème de substituabilité. Pour une production d'électricité équivalente, il faudrait construire 17 000 éoliennes, c'est-à-dire faire en huit ans le double de ce qu'on a réussi péniblement à faire en deux décennies, et simultanément couvrir la moitié des toits de France de panneaux photovoltaïques pour une superficie totale équivalente à celle des départements du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine réunis !

Fermer dix-sept réacteurs à 250 millions d'euros l'indemnisation, si on reprend le montant prévu pour Fessenheim, cela suppose de trouver quatre milliards d'euros : cela ne va pas enchanter M. Darmanin ! Et c'est sans compter le financement du plus grand plan social jamais vu dans le secteur public et les pertes d'EDF.

Dix-sept réacteurs, ce sont très exactement 8 300 personnes qui attendent de savoir à quelle sauce elles vont être mangées. J'ai entendu que le groupe La France insoumise ne défendait plus les travailleurs ; pour notre part, nous le faisons.

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