L'argumentation est quelque peu kafkaïenne ! On nous dit, d'un côté, qu'il faut soutenir les biocarburants parce qu'ils vont dans le sens de la réduction des émissions de CO2 et de particules fines : fort bien ! Mais, de l'autre côté, on nous dit qu'ils consomment des surfaces cultivables, au détriment de la planète. Donc, soit on nuit au climat, soit on nuit à la planète !
Sur ces pauvres biocarburants, on nous explique qu'il ne faut pas encourager ceux de première génération parce qu'ils consomment des surfaces agricoles utiles. Mais quand vous trouvez la solution au niveau industriel, on vous explique que sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique n'étant pas assez élevée, elle ne sera pas plus aidée que les carburants, critiqués, de première génération.
Je trouve qu'on ne fait pas grand-chose pour une filière qui essaie de se structurer, dans laquelle la France a beaucoup investi et a une petite longueur d'avance en tant que puissance agricole – et c'est aussi à l'ancien ministre de l'agriculture que je m'adresse en disant cela. La question qui se cache derrière ce débat fort technique est de savoir si, oui ou non, la France veut être une grande puissance en matière de production de biocarburants et si nous pensons que cette filière a un avenir.
Je le répète : concentrer toute notre force de frappe au bénéfice d'une seule technologie est de très courte vue. Puisque nous avons un véritable potentiel dans ce domaine, essayons d'améliorer les choses en votant ces amendements.