Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du jeudi 26 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Après l'article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Nous inspirant d'un modèle de prélèvement social existant, nous proposons, par cet amendement, de créer une taxe exceptionnelle sur les placements. Celle-ci constituera une contribution à l'effort de restauration de notre système de santé : ses recettes iront à l'assurance maladie, branche de la Sécurité sociale qui souffre le plus.

Comme cela a été dit à plusieurs reprises, l'idée même de la Sécurité sociale, telle que l'avaient imaginée ses pères fondateurs, était de prélever une part de la richesse produite par le travail afin de la mutualiser et de construire un rempart social bénéficiant à chacun non pas selon ses moyens, mais selon ses besoins.

Aujourd'hui, le capital génère de plus en plus de richesse, au détriment du travail, que l'on rémunère de moins en moins. Le dogme néolibéral veut que l'argent rapporte de l'argent. Nous estimons qu'une part de cette richesse dégagée par la finance doit être utilisée au profit de notre système de protection sociale. Nous proposons donc d'instaurer une taxe à 5 % sur les revenus du patrimoine et des placements financiers. Ainsi, nous rééquilibrerons la mise à contribution du travail et celle du capital dans le financement de la Sécurité sociale.

Pour en finir avec l'idée que l'impôt serait punitif, nous insistons sur l'effort que nous demandons pour sauver la Sécurité sociale : un effort de grande humanité, orienté vers l'accueil digne des patients et le traitement social des soignants. Chacun doit contribuer à cet effort. Or certains ont, nous semble-t-il, déjà donné plus que d'autres. Contrairement au Gouvernement, nous ne ferons pas les poches des allocataires sociaux ou des retraités. Nous exigeons la solidarité des 5 % de Français qui détiennent des placements importants.

Je vous demande, mes chers collègues, d'approuver cet amendement. Il est possible de le faire assez rapidement, car nous disposons, je crois, d'une majorité.

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