N'oublions pas non plus que la taxe est la pierre angulaire du système de mutualisation des risques du théâtre privé. Le succès des uns compense les échecs des autres et les grosses recettes de certaines productions permettent d'encourager la prise de risque artistique : l'ASTP dépend des contributions des théâtres à la taxe pour couvrir les risques. Il y a là une logique qui n'est pas compatible avec celle de la subvention, où le lien entre contribution et redistribution disparaît. Les taxes affectées ont un effet régulateur, qui sera perdu.
Enfin, asseoir le financement de l'ASTP sur des subventions revient à nier sa raison d'être et à méconnaître sa logique propre. Actuellement, des groupes qui s 'inscrivent dans le modèle mutualiste de la taxe investissent dans le théâtre privé, rendant le basculement dans le système intégralement subventionné d'autant moins justifiable. Pour toutes ces raisons, je m'oppose à l'amendement défendu par M. Giraud, et je soutiendrai le sous-amendement de Mme Dumas.