Il vise à augmenter le taux de la taxe sur les transactions financières, pour le porter à 0,4 %. Je précise qu'un amendement ultérieur proposera d'affecter la moitié des recettes de cette taxe.
En portant la taxe sur les transactions financières à 0,4 %, nous dégagerions 600 millions d'euros supplémentaires pour l'aide publique au développement – et ce, sans effet sur le budget général puisque la part non affectée de la TTF resterait de 1,13 milliard d'euros.
D'aucuns craignent qu'une augmentation de cette taxe nuise à la compétitivité de la place financière de Paris. Or, même à 0,4 %, notre TTF resterait inférieure à la taxe britannique, la stamp duty, qui se monte à 0,5 %. Puisque certains ont fait référence au fameux épisode de 2017, je rappellerai que le passage de la TTF de 0,2 % à 0,3 % n'a fait fuir personne, bien au contraire, puisque la banque HSBC a redéployé ses investissements au profit de Paris en y créant 1000 emplois.
L'augmentation de la taxe sur les transactions financières permettrait d'honorer l'engagement du Président de la République et du Premier ministre – exprimé ici même lors sa déclaration de politique générale – de porter l'aide publique au développement à 0,55 % du revenu national brut à l'horizon de 2022. J'apporterai une nuance par rapport à mes collègues : je ne doute pas que cette trajectoire sera honorée et que nous atteindrons le seuil de 0,55 % en 2022. Toutefois, cette trajectoire financière ne doit pas faire oublier la trajectoire qualitative. Le montant de l'aide publique au développement que la France déclare à l'OCDE recouvre un ensemble disparate, comprenant les dépenses d'écolage, les dépenses en faveur des réfugiés ou encore les annulations de dette.
Il faut donc faire attention, au-delà de la trajectoire financière et du respect de l'engagement des 0,55 %, à respecter aussi la priorité accordée à certains secteurs, à certaines zones géographiques ainsi qu'aux dons sur les prêts, conformément aux décisions prises lors du conseil interministériel de la coopération internationale et du développement – CICID – de 2018. Or le seul levier pouvant assurer la mise en oeuvre des engagements de la France en matière d'augmentation de la part de la santé, de l'éducation et du climat dans notre aide en direction des pays les plus pauvres est ce qu'on appelle le « pilotable », c'est-à-dire les programmes 110 et 209 de la mission « Aide publique au développement » et les recettes de la taxe sur les transactions financières. Je rappelle que celle-ci finance le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont la conférence de reconstitution des ressources vient d'avoir lieu à Lyon, ainsi que GAVI, l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, le Fonds vert pour le climat et le Partenariat mondial pour l'éducation.