Monsieur Jean-Pierre Door, je regrette comme vous que la sécurité sociale ne soit pas à l'équilibre. Mais il me semble bien vain d'aggraver la situation en faisant des constats erronés. Il est faux de dire que le déficit va encore s'aggraver en 2020, puisqu'une amélioration est prévue et qu'il devrait se réduire en 2021 puis en 2022, avant l'équilibre en 2023. Parfois, on a l'impression parfois que vous avez envie que cela ne se passe pas bien !
Ensuite, j'ai du mal à vous suivre. Voyez, j'ai un système de pensée différent de celui de M. Dharréville, mais je le trouve cohérent ; vous, je ne vous comprends pas. Dans l'hémicycle, vous avez voté la défiscalisation et la désocialisation des heures supplémentaires, et vous ne vous en êtes pas caché devant vos électeurs, vous n'avez pas non plus rejeté l'intégralité des mesures d'urgence ; mais neuf mois plus tard, en commission, vous nous reprochez d'avoir cédé aux « gilets jaunes ». J'ai envie de dire : « Choisis ton camp, camarade » !
J'en viens par ailleurs à vos inquiétudes relatives à l'autonomie de la sécurité sociale, que le Gouvernement viserait à étatiser. Au contraire, l'État transfère sans contrepartie une part de l'impôt national à la sécurité sociale ; celle-ci est passée de 7 % à 28 % entre 2016 et 2020.
Enfin, je comprends mal votre position : vous n'arrêtez pas de nous dire qu'il faut baisser les dépenses publiques, dont les dépenses sociales constituent 56 %, et les impôts, mais vous nous reprochez de priver la sécurité sociale de recettes... Oui, nous assumons notre choix de faire baisser l'impôt des Français ! Et vous, êtes-vous pour ou contre une hausse des impôts ? Je serais heureux de le savoir.