Madame Iborra, les 50 millions d'euros seront bien attribués en 2020. Nous allons en effet soutenir le secteur de l'aide à domicile et, plus largement, de la dépendance. Nous avons commencé à travailler avec les conseils départementaux. S'agissant du recrutement dans les EHPAD, nous avons prévu 210 millions d'euros en 2020 et 240 millions d'euros en 2021. Cela représente environ 22 500 équivalents temps plein. Nous mettons donc les moyens nécessaires. Pour autant, les structures sont-elles en mesure de procéder à des recrutements ? C'est tout l'objet du travail sur l'attractivité du métier qui a été confié à Myriam El Khomri. Les propositions, qu'elle nous remettra dans le courant du mois d'octobre, serviront de base à notre réflexion. Sachez que 6 000 postes ont été créés ces deux dernières années ; 5 000 autres devraient l'être en 2020, grâce aux moyens supplémentaires qui ont été alloués.
Sur le parcours de soins post-cancer, la mesure relève de la prévention après une maladie et de la nécessité de prévoir une prise en charge spécifique pour les 3 millions de personnes qui vivent aujourd'hui en France avec un cancer. Malgré les progrès liés notamment au diagnostic, des expérimentations ont montré en effet qu'une prise en charge spécifique, faite de bilans nutritionnels, d'accompagnement nutritionnel, d'accompagnement psychologique ou de sport adapté, évite les rechutes. C'est donc dans le cadre d'une prévention que nous mettons en oeuvre de telles dispositions. Concrètement, des enveloppes seront données aux agences régionales de santé (ARS), qui travailleront directement avec les établissements de soins du cancer, qui ont repéré les acteurs agissant au quotidien dans ce domaine. Cette mesure est attendue par les professionnels et par les Français souffrant de ces pathologies.
Sur la famille, je ne peux pas vous laisser dire, monsieur Lurton, que nous ne faisons rien. C'est totalement faux alors qu'on met en place la prise en charge du transport et de l'hébergement pour permettre aux femmes d'arriver au terme de leur grossesse dans de bonnes conditions, qu'on prévoit la procréation médicalement assistée pour toutes les familles, qu'on instaure le congé proche aidant, ou encore le versement des impayés de pensions alimentaires. Ceux-ci concernent en effet pour 25 % des familles monoparentales et, selon la Banque de France, 54 % d'entre elles ont un dossier de surendettement. On voit bien combien ces mesures sont utiles ! Je rappellerai encore que nous avons mis en place un comité de suivi scientifique sur les 1 000 premiers jours – soit dès le quatrième mois de grossesse et jusqu'aux deux ans de l'enfant – pour favoriser la prise en charge de l'enfant et la parentalité. Enfin, dans le cadre de la convention d'objectifs et de gestion, avec les caisses d'allocations familiales, nous avons ouvert 30 000 places de crèche supplémentaires. Comment accompagne-t-on les collectivités et comment informe-t-on les familles sur ces offres ? Un système nous permettra de proposer de manière lisible, sur la page monenfant.fr, les places de crèche mais aussi les assistantes maternelles disponibles. Car je crois beaucoup au libre choix des familles entre solutions collectives et individuelles. C'est tout le sens du service offert par la page emploiplus.com, voté dans le PLFSS de l'année dernière et mis en place le 25 mai dernier. Comme on l'a fait pour les personnes dépendantes, ce service évite aux familles de faire l'avance des frais.