Telle qu'elle est prévue par le Gouvernement, l'évolution de l'ONDAM conduit à une saignée de 4 milliards d'euros supplémentaires. Si l'on devait tenir compte de la démographie et des besoins liés à l'innovation, l'objectif devrait augmenter de 4 %, soit le double.
Partisan de la règle d'or budgétaire et aveuglé par sa vision austéritaire de la politique, le Gouvernement sacrifie ainsi la qualité d'accueil, de soins et de remboursement sur l'autel de la lutte contre la dette. Si les deux mots riment, austérité et santé sont incompatibles. Ainsi, un Français sur deux renonce aux soins pour des raisons budgétaires, jusqu'à ce que son état de santé ne lui laisse plus le choix. Or le coût d'une prise en charge tardive est toujours plus élevé que celui d'une prise en charge rapide.
Au lieu d'imposer de nouveaux sacrifices au plus grand nombre, le Gouvernement pourrait choisir d'interrompre sa politique d'exonération de cotisations sociales et de mettre en place une lutte efficace contre la fraude patronale. Nous demandons au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport sur les coûts directs et indirects de l'affaiblissement du système de protection sociale.