Intervention de Ludovic Pajot

Séance en hémicycle du lundi 21 octobre 2019 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Article 36 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Pajot :

Le plan très haut débit destiné à couvrir l'intégralité du territoire d'ici à 2022 : merci l'Europe ! Le projet Euro-Argo visant le développement d'un réseau de 3 000 flotteurs autonomes, financé via le FEDER : merci l'Europe ! La nouvelle digue du Mont Saint-Michel : merci l'Europe ! Le musée du Louvre-Lens : merci l'Europe ! La ligne de TGV Est : merci l'Europe ! Et les fonds versés à l'Union européenne, qu'elle ne nous reverse qu'en partie, merci qui ? Merci les contribuables français !

Nous ne cesserons de le répéter : les 21,3 milliards d'euros inscrits dans le projet de loi de finances pour 2020 au titre de la contribution française au budget de l'Union européenne seront prélevés directement dans la poche des Français. L'argent donné à l'Union européenne, c'est l'argent des Français ! Le même scénario se répète, en empirant, d'année en année. Le montant de cette contribution a ainsi doublé en quarante ans, passant de 3,7 % des recettes fiscales de l'État au début des années quatre-vingt à 7,9 % aujourd'hui. En vingt ans, notre pays a été contributeur net à hauteur de 100 milliards d'euros. Et cela, pour quel résultat ?

L'Union européenne assure-t-elle notre prospérité économique ? Bien au contraire, la zone euro est la région du monde qui affiche la plus faible croissance, et elle subit de surcroît un coup de frein. La destruction des emplois industriels se poursuit, accélérée par une folle politique de dumping fiscal et social organisée au sein même de l'Union européenne, tandis que les États membres font les yeux doux à l'Empire du milieu qui, avec ses routes de la soie, s'apprête à inonder notre marché intérieur, accentuant encore une concurrence déloyale déjà insupportable.

L'Union européenne assure-t-elle notre sécurité ? Bien au contraire, la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes a affaibli notre État. Notre agriculture est en grande difficulté : un agriculteur se suicide tous les jours dans notre pays. Le dogme de l'abolition des frontières nationales a contribué à désarmer nos nations face aux dangers qui les menacent. Sur le plan migratoire, l'Europe contribue à inciter les migrants à s'installer dans le pays offrant le cadre juridique le plus favorable. La France ne figure pas en queue de peloton dans ce domaine – les habitants des villes de Menton et Calais peuvent en témoigner.

L'Union européenne assure-t-elle notre rayonnement ? Nous aimerions voir renaître les grands projets de coopération qui ont fait la fierté de nos États. Nous aimerions que les trésors culturels dont regorgent les nations d'Europe soient plus souvent mis à l'honneur. Sans compter que sur la scène diplomatique internationale, l'Union européenne est déjà dépassée.

Au vu de ce bilan loin d'être positif, pourquoi s'entêter à financer un système qui contribue chaque jour à brider ou à affaiblir nos nations ? Malgré les gesticulations gouvernementales, la dette publique de la France représente près de 100 % de son produit intérieur brut, soit plus de 2 500 milliards d'euros. S'y ajoutent un chômage de masse et des tensions communautaires. Notre pays est confronté à des défis toujours bien présents.

Nos compatriotes, notamment dans les territoires ruraux, se sentent de plus en plus abandonnés par les pouvoirs publics. Et pour cause : les services publics disparaissent les uns après les autres, …

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