Monsieur le ministre, il y a une semaine, nous vous avons remis un rapport sur la pêche, signalant les défis considérables qu'elle doit relever. Cette pêche à dimension humaine, qui irrigue les criées, qui préserve nos emplois, doit affronter le vieillissement des hommes et de la flotte, l'insuffisance des moyens accordés aux lycées maritimes, des règles inadaptées à l'embarquement des jeunes apprentis, la captation de nos droits à produire par des compagnies financières étrangères, ou encore une gouvernance complexe et opaque.
Sur nos quais, les 14 000 marins-pêcheurs à qui nous avons donné notre parole attendent un État qui ne soit ni spectateur, ni tatillon, mais fort, stratège, capable de fixer le cap, de les écouter, de les protéger, avec un ministère de plein exercice. Depuis quelques jours, des chalutiers-senneurs de plus de trente mètres, armés par des capitaux hollandais, vident la Manche Est de ses poissons, après avoir dévasté la mer du Nord. Pendant que s'opère cette razzia, nos bateaux font l'objet de contrôles tatillons. Cette situation préfigure ce qui peut se produire dans dix jours, en cas de Brexit dur.