Madame la ministre des solidarités et de la santé, vous connaissez l'état catastrophique de nos services d'urgence. Hélas, le plan que vous avez annoncé n'offre pas de financements nouveaux, mais uniquement un fléchage de financements déjà existants.
Cependant, certaines avancées sont à saluer, notamment celle concernant les infirmiers en pratique avancée spécialisés. D'autres, au contraire, semblent très difficiles à appliquer.
Ainsi, l'objectif du « zéro passage par les urgences » pour les personnes âgées est une utopie, à moins de créer des urgences gériatriques, ce qui supposerait d'y affecter des moyens supplémentaires considérables.
Concernant l'intérim, l'objectif est pertinent, mais le seul exemple des urgences de Remiremont témoigne du nombre insuffisant de médecins pour remplir les lignes de garde.
Si vous mettez fin à l'intérim dès 2020, vous mettrez en péril toute l'organisation territoriale, car les hôpitaux ne pourront plus boucler un seul planning.
Madame la ministre, il faut avant tout accorder des moyens supplémentaires. Afin d'élaborer un véritable plan, qui réponde réellement aux besoins et aux spécificités de nos territoires, laisserez-vous les professionnels, qui connaissent le mieux la situation, prendre les décisions nécessaires pour adapter votre plan ou l'administration continuera-t-elle de décider seule ?
Quant aux protocoles de coopération des prescriptions anticipées de radiographie aux urgences, dont vous aviez annoncé l'entrée en vigueur dès octobre 2019, quand seront-ils appliqués ? Certaines équipes, à l'image de celle de Remiremont, sont déjà prêtes. L'attente de votre feu vert les pénalise.