Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, à qui je m'adresse en tant que président du groupe d'amitié parlementaire entre la France et le Chili. Nous savons tous que depuis quelques jours, une grande protestation populaire, légitime, visant à s'opposer une nouvelle fois à l'augmentation du prix du ticket de métro, a déclenché au Chili de multiples manifestations dans de nombreuses villes. Le président chilien, M. Sebastián Piñera, y a répondu de manière disproportionnée et insupportable, puisqu'il a fait appel à l'armée, qui a tiré sur les manifestants.
À l'heure où je vous parle, on déplore déjà onze morts, et 2 151 personnes ont été arrêtées. Le peuple chilien, finalement, ne proteste jamais que contre trente ans de politique libérale et les conséquences concrètes des mesures instaurées par le terrible dictateur Augusto Pinochet. L'eau a été privatisée, de même que la santé, l'éducation, et le système des retraites – car c'est également contre cela que le peuple chilien manifeste : mis en place par un homme nommé José Piñera, frère de l'actuel président chilien, le système de retraites par capitalisation, vendu aux fonds de pension, emporte des conséquences terribles.
Face à tout cela, nous devons affirmer notre sympathie pour le peuple chilien. Certes, nous ne pouvons pas nous mêler de la vie interne du pays. Toutefois, le Chili organisera, du 2 au 13 décembre 2019, la COP25 : monsieur le ministre des affaires étrangères, on ne peut pas parler écologie alors même qu'un gouvernement fait tirer sur son peuple !