« La France a peur » : c'est cette phrase tragiquement célèbre que certains voudraient inscrire en épigraphe de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Mais la France n'a pas peur. Notre État et sa population, que nous représentons, ne doivent pas se replier sur des postures culpabilisantes.
D'ailleurs, de quoi serions-nous coupables ? D'avoir valorisé le travail et favorisé l'intéressement ? D'avoir augmenté le pouvoir d'achat de plusieurs centaines d'euros par foyer ? D'avoir maintenu l'ONDAM à un taux historiquement élevé de 2,3 %, comme le Président de la République s'y était engagé ? D'avoir redistribué de l'argent aux Français, à tous les Français, et particulièrement aux plus modestes ?
Le crime de l'État serait de spolier la sécurité sociale. Pourquoi financerait-il alors 14 des 17 milliards d'euros des mesures d'urgence ? Quel intérêt aurait-il, dans cette logique, à se priver du milliard et demi d'euros que devait lui rapporter chaque année la sécurité sociale pour les trois ans à venir ? Personne n'a d'ailleurs relevé cette absence de compensation de la sécurité sociale vers l'État – preuve d'un plaidoyer inspiré par cette peur tenace et incompréhensible.