Le groupe La France insoumise est évidemment opposé, par principe, à ce mécanisme de prime exceptionnelle qui, il faut bien le dire, n'aura qu'un effet rustine. Nous préférons largement l'augmentation des salaires. Or, on voit bien que cette prime s'est largement substituée à l'idée d'une augmentation des salaires.
D'ailleurs, le simple fait que vous mettiez désormais des conditions à l'attribution de cette prime fait que beaucoup d'entreprises qui l'avaient versée l'année dernière annoncent déjà qu'elle ne la verseront pas cette année.
Au-delà de ce point, le débat qui nous oppose depuis hier soir est toujours le même : il porte sur les exonérations de cotisations. Le résultat de ces exonérations, c'est que tous les cadeaux dont vous souhaiteriez faire bénéficier les salariés sont en fait des cadeaux que vous leur demandez de se payer eux-mêmes, puisque leur coût viendra grever leurs propres caisses : les caisses de retraites et les caisses de cotisations dépendent directement des cotisations salariales et patronales.
Augmenter les salaires, c'est aussi augmenter les cotisations. Si vous augmentez les salaires dans ce pays, ne serait-ce que de 1 %, vous aurez 2,5 milliards de cotisations supplémentaires dans les caisses, notamment pour financer les retraites.
Puisque vous vous montrez très soucieux de transparence, l'amendement de Mme Fiat que je défends ici propose un exercice de transparence inédit : pour qu'il ne puisse plus être dit que baisser les cotisations, c'est augmenter les salaires, nous souhaiterions que figure précisément, sur les bulletins de paie, ce que financent les cotisations des salariés. Ainsi, ils pourront voir ce que signifie baisser les cotisations : c'est potentiellement, demain, moins de retraites et moins de financement pour la santé. Vous l'avez dit à plusieurs reprises, nous devons jouer la transparence. Eh bien, nous vous y appelons ici en vous invitant à adopter cet amendement.