Intervention de Général François Lecointre

Réunion du mercredi 4 octobre 2017 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général François Lecointre, chef d'état-major des armées :

Pour citer à nouveau le général de Gaulle, « la France s'est faite à coups d'épées ». Je suis persuadé qu'une grande démocratie comme la nôtre a besoin d'une armée forte, sûre de ses valeurs et sûre de sa singularité – une singularité qui ne la sépare pas du reste de la Nation mais qui la complète. Cet état militaire répond à la vocation de ceux qui veulent mettre leur vie au service de la protection de leurs concitoyens et de la défense des intérêts de leur pays, cela en usant de la force légitime y compris pour donner la mort sur ordre.

L'usage de la force, comme l'état particulier de ceux qui ont la lourde responsabilité de la mettre en oeuvre, n'a rien d'anodin. Cela doit continuer à interroger tout un chacun. C'est bien en raison de cet état particulier et de tout ce qu'il implique, que les militaires acceptent les contraintes qui leur sont imposées : discipline, neutralité, disponibilité.

L'ensemble de ces contraintes et l'ensemble de ces règles garantissent l'efficacité des armées. C'est pourquoi nous devons rester très vigilants vis-à-vis de toute disposition qui conduirait à la banalisation de cet état militaire. De ce point de vue, et par exemple, la transposition de la directive européenne sur le temps de travail comporte un risque de remise en cause et je serai très attentif à ce que le principe de disponibilité attaché à l'état militaire ne soit pas affaibli.

Nous sommes, la ministre et moi, très attentifs au moral des armées. Cette attention se traduit par un plan d'amélioration de la condition du personnel et un futur plan d'accompagnement des familles. Ces mesures sont indispensables, il en va de notre capacité à fidéliser notre personnel et à continuer d'offrir à notre pays la meilleure protection possible. Au-delà de ces deux plans, un effort de nature indemnitaire et indiciaire devra être fait pour garantir l'équité interministérielle entre le traitement réservé aux militaires et celui réservé à la fonction publique.

Pour conclure, je me réjouis de l'impulsion donnée par le président de la République. Elle procède de la prise de conscience d'un bouleversement stratégique qui n'échappe à personne et qui rend urgentes, encore une fois, la régénération du modèle de notre armée et la montée en puissance de notre capacité collective de protection et de défense. En portant l'effort à 1,82 % du PIB, le PLF pour 2018 constitue une première étape de cette remontée en puissance. Vous comprenez bien qu'il est important que la LPM pour 2019-2025 donne à cette dynamique de la profondeur et du champ. Je sais pouvoir compter sur votre soutien sans faille pour y parvenir. Vous pouvez, quant à vous, compter sur ma totale loyauté et sur mon engagement personnel. (Applaudissements.)

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