L'article 40 crée un parcours d'accompagnement vers l'après-cancer. Dans le cadre d'un parcours de santé organisé, il permettra aux personnes touchées par un cancer de bénéficier d'une évaluation de leurs besoins donnant lieu à des conseils diététiques, à un soutien psychologique ainsi qu'à un bilan motivationnel et fonctionnel d'activité physique.
Cet article nous paraît bienvenu car il prévoit l'accompagnement de patients qui ont subi un traitement difficile et sont profondément affectés moralement et physiquement. Nous espérons qu'il permettra d'apporter une meilleure réponse aux besoins des 3 millions de personnes qui vivent avec un cancer en France, et qu'il contribuera à améliorer l'état de santé et la qualité de vie des patients et de leurs familles.
Toutefois, il est dommage que ces mesures ne s'accompagnent pas de dispositions plus ambitieuses de prévention. Il n'est pas non plus prévu de mesures ambitieuses pour encadrer le parcours de soins des patients atteints d'affections de longue durée, en se fondant simplement sur la contractualisation entre les patients, les soignants et l'assurance maladie.
Il nous paraît important d'agir en amont en matière de prévention. Aujourd'hui, en effet, le dépistage du cancer du sein proposé aux femmes âgées de 50 à 75 ans n'atteint que la moitié de la population concernée. Pourtant, ce cancer est le plus fréquent chez la femme : chaque année, on recense 60 000 nouveaux cas et 12 000 décès.
Enfin, nous devrions nous inspirer de ce parcours global pour soutenir d'autres laissés pour compte du système de santé. C'est le cas des aidants familiaux, qui réclament un suivi psychologique et sanitaire comparable à celui qui est proposé aux patients dans l'article 40. Avec ma collègue Josiane Courneloup, nous avons déposé plusieurs amendements en ce sens, visant à créer, dans le cadre du PLFSS, un parcours de soins global destiné aux 11 millions d'aidants familiaux. Malheureusement, ces amendements n'ont pas franchi le cap de la recevabilité financière. Nous espérons néanmoins que le Gouvernement entendra l'appel des aidants familiaux et qu'il leur destinera un parcours comparable à celui qui est prévu pour les patients.