Cet amendement vise à demander au Gouvernement un rapport sur la mise en application des dispositions de l'article 40 du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Cela permettrait d'étudier l'éventuelle extension du dispositif.
Avec ma collègue Fadila Khattabi, nous avons rencontré l'association Les entreprises contre le cancer, qui nous a interpellées sur la question du reste à charge concernant l'accès à certains soins après un cancer. L'article 40 du présent projet de loi représente une avancée pour ce qui est de la réparation personnelle après un traitement. Toutefois, il conviendrait d'aller plus loin dans la prise en charge des frais annexes post-cancer et durant la maladie. De deux à cinq ans après une maladie, le reste à charge pour une personne est en moyenne de 300 euros par an, soit du fait de médicaments encore prescrits mais non remboursés, soit en raison de dépassements d'honoraires, comme c'est souvent le cas pour les opérations de reconstruction mammaire ou pour les changements d'implant.
Prenons l'exemple des patients atteints d'un cancer de la bouche, à qui l'on doit ôter la dentition : l'assurance maladie ne prend en charge que la pose de six dents, alors qu'une reconstruction totale de la bouche peut coûter jusqu'à 10 000 euros. Une personne ne peut pas reprendre une vie normale, en particulier sociale, et travailler avec seulement six dents !
Aussi cette demande de rapport a-t-elle pour objectif d'étudier, à travers l'extension du dispositif de l'article 40, l'éventuelle création d'un panier de soins post-cancer élargis, incluant un bilan en matière de dermopigmentation en vue de masquer les stigmates du cancer, par exemple en redessinant une aréole mammaire, des sourcils disparus ou en cachant une cicatrice post-chirurgicale. On participerait ainsi à la reconstruction de l'image de la personne et à l'acceptation de la maladie. De plus, une vraie avancée serait d'appliquer ce parcours de soins global post-cancer aux personnes malades.