Le PLFSS pour 2020 préserve l'hôpital, avez-vous dit, madame la ministre, au journal Les Échos. La réalité est tout autre. Elle vient d'être décrite par mes collègues, et vous la connaissez : 21 millions de passages dans les services d'urgences, 100 000 fermetures de lits depuis plus de vingt ans, deux tiers des maternités fermées, la psychiatrie en souffrance.
En même temps, vous ne pouvez pas nier que plus de 250 services d'urgence sont en grève, depuis plus de six mois pour certains, depuis plus de sept mois pour d'autres. Vous ne pouvez pas nier que 2 300 professionnels de la santé ont signé une tribune. Vous ne pouvez pas nier que 108 artistes ont alerté sur le manque de moyens dans les hôpitaux.
Vous prétendez préserver l'hôpital. Dans l'hôpital, les gens disent qu'ils sont à bout de souffle, en souffrance, et que leurs cris d'alerte ne sont pas entendus.
Il y a un gros problème : l'enveloppe est toujours restreinte, même si M. le rapporteur général explique qu'elle a augmenté depuis 2017. En réalité, on a demandé à l'hôpital de faire des efforts et de se serrer la ceinture à hauteur de 3,1 milliards d'euros. L'ONDAM a diminué de 12 milliards d'euros au total. Vous écrivez vous-même, dans votre rapport, que la dépense tendancielle pour 2020 est de 4,5 % alors que l'ONDAM est fixé à 2,3 %. C'est cet écart que je veux mettre en lumière.
Nous demandons donc de revoir l'ONDAM, d'aller au-delà de la préservation pour répondre aux demandes et aux besoins. Vous savez très bien, madame la ministre, ce que disent les personnels : ils mettent en danger les patients et se mettent en danger eux-mêmes. Voilà la réalité que vous ne voulez pas voir ! Ce n'est pas le plan « ma santé 2022 » qui va régler le problème, puisque nous sommes en 2019 !