S'agissant du commandement à proprement parler, il s'agit de regrouper des moyens qui étaient jusqu'à présent dispersés. Au coût du déménagement à Toulouse près, il n'y aura donc pas a priori de surcoût budgétaire lié à la constitution de ce commandement de l'espace. En revanche, il n'est pas impossible que, dans le cadre de la stratégie spatiale que j'ai énoncée fin juillet, nous ayons besoin de reconsidérer la manière dont nous allouons certains moyens. Nous y travaillons et cela fait partie des sujets que nous évoquerons dans le cadre de la clause de revoyure.
Vous avez également abordé la question des moyens du CNES. Ces moyens ne sont pas remis en cause pour ce qui concerne la maîtrise d'ouvrage de nos programmes spatiaux militaires. Les réductions de crédits qui ont été prévues dans le cadre du PLF 2020 concernent des moyens transverses du CNES, qui s'assimilent à des moyens de fonctionnement mais ne sont en aucun cas liés aux programmes spatiaux développés par le CNES pour nos besoins.
Vous avez enfin posé la question des opérations de sécurisation maritime dans le Golfe. En juillet, c'est-à-dire dès les premiers signes de tension, nous avons fait savoir que nous ne souhaitions pas nous associer à l'initiative américaine, dans la mesure où la stratégie américaine vis-à-vis de l'Iran est celle de la pression maximale et que nous avions la conviction que cela ne pourrait pas produire d'effet positif, ce que la suite a d'ailleurs confirmé. En conséquence, nous n'avons pas souhaité placer de capacités navales à l'intérieur d'un groupement américain.
En revanche, nous sommes conscients que, compte tenu de l'importance du trafic maritime dans la zone, il importe de pouvoir contribuer à la sécurité de la navigation. Pour cela, une initiative européenne nous paraît une solution permettant de distinguer notre action de celle des Américains. Cela ne signifie pas que, une fois ces moyens organisés, ils ne soient pas coordonnés de manière à maximiser l'efficacité de la présence dissuasive de navires qui, tous, vont contribuer à la sécurité du trafic maritime. Il faut donc bien faire la différence entre, d'une part, le fait de se placer sous parapluie américain, ce qui nous empêcherait, diplomatiquement et politiquement, de nous démarquer de la stratégie des États-Unis vis-à-vis de l'Iran et, d'autre part, des considérations pratiques, à savoir qu'une fois les bateaux déployés dans la zone – en l'occurrence le Jean Bart – il faut aussi que nous puissions communiquer et échanger du renseignement. C'est ce que j'entendais par coordination : il ne s'agit pas de coordination politique, mais de coordination pratique entre bateaux, pour avoir la meilleure évaluation possible des situations.
En ce qui concerne le service militaire adapté, j'ai bien noté, Madame Kéclard-Mondésir, votre souci que le plus grand nombre de jeunes y ait accès, d'où votre question sur les transports. Cependant, je ne suis pas certaine que cela relève de la compétence de l'État ; ce serait plutôt celle de l'exécutif local. En tout état de cause, j'évoquerai cette question avec Mme Girardin, car c'est le ministère des outre-mer qui a la responsabilité de ce service militaire adapté, contrairement à ce que pourrait laisser entendre la dénomination de ce dispositif.