Le budget d'action sociale est fixé à 110 millions d'euros en 2020, en augmentation de 5,1 %, auxquels il faut ajouter 7 millions d'euros de crédits destinés à l'amélioration des conditions de vie en enceinte militaire, que nous avons décidé de déconcentrer au niveau des commandants des bases de défense. Cette hausse traduit la priorité que je mentionnais tout à l'heure, d'un budget à hauteur d'homme. Les crédits comprennent également la subvention à l'institution de gestion sociale des armées (IGESA), l'opérateur social du ministère, qui est en charge de nombreuses mesures du plan famille – la gestion des crèches, le versement des prestations à destination des familles, etc.
Pour ce qui concerne les mesures de reconversion, l'agence de reconversion de la défense, Défense mobilité, accompagne chaque année vers l'emploi 20 000 militaires – y compris des gendarmes –, civils et conjoints. Elle participe au renouvellement des compétences et à leur valorisation. Dans le cadre du plan famille, les conjoints bénéficient d'un effort accru, et Défense mobilité a augmenté de 44 % les inscriptions de conjoints en 2018. La même année, le nombre de conjoints accédant à l'emploi a progressé de 18 %.
En 2020, les principales évolutions seront les suivantes : la mise en oeuvre d'un dispositif dérogatoire d'accès aux fonctions publiques pour les militaires ; le développement de la certification professionnelle, en liaison avec les armées et en partenariat avec France compétences ; le développement de l'alternance, pour capter un plus grand nombre de militaires du rang et leur permettre d'accéder à l'emploi ; la refonte des processus et de l'organisation de Défense mobilité, compte tenu de sa transformation numérique, pour renforcer le lien entre les candidats, les recruteurs et les conseillers de cette agence ; le développement de l'expertise de Défense mobilité au profit de l'interministériel, puisque l'agence a servi de « modèle » pour les travaux de réflexion du plan action publique 2022.
En ce qui concerne l'hébergement, nous partageons tous le constat que vous avez dressé. C'est d'ailleurs en raison de ce constat que nous avons revu fortement à la hausse le niveau des dotations pour l'hébergement, d'une part, et la maintenance des infrastructures, d'autre part. L'objectif est évidemment de prolonger l'effort consenti en 2020 au cours des années suivantes, c'est-à-dire tout au long de la loi de programmation militaire. Par ailleurs, Geneviève Darrieussecq aura, je pense, l'occasion de détailler devant vous le programme de réhabilitation des lycées militaires, qui se poursuit lui aussi, car l'attractivité de l'armée commence par une action auprès des jeunes, notamment dans les établissements scolaires. La priorité est donc d'enrayer la dégradation tendancielle, puis d'inverser la tendance. Oui, cela prendra du temps, et je ne pense pas que nous serons vraiment en situation d'inverser la tendance avant 2023. Certes, c'est long, mais si nous avions continué au même rythme que précédemment, nous n'aurions jamais pu espérer y parvenir.
En ce qui concerne le Flyboard, nous avons, nous aussi, été un peu étonnés d'apprendre que M. Zapata n'était pas soutenu par l'armée. En réalité, l'Agence de l'innovation de défense lui apporte, dans le cadre d'un projet RAPID, un soutien de 1,3 million d'euros, ce qui n'est pas tout à fait négligeable. Mais peut-être M. Zapata se concentre-t-il surtout sur l'innovation technologique et ne suit-il pas personnellement les questions d'intendance ! Quoi qu'il en soit, cette erreur a été réparée par la suite, puisque, vous l'avez peut-être entendu, M. Zapata a chaleureusement remercié le ministère des armées pour son soutien, et nous avons tous compris, le 14 juillet, que son projet avait bel et bien un lien avec les armées.
L'intérêt pour le ministère de soutenir un innovateur de cette nature, c'est d'essayer de comprendre à la fois les contraintes et la manière de surmonter les problèmes liés à des interventions dans des zones extrêmement difficiles d'accès, par exemple très escarpées. Nous n'en sommes pas encore à pouvoir développer un concept utilisable pour les armées, mais il est aussi extrêmement intéressant et stimulant de pouvoir accompagner cet innovateur. Il y a encore beaucoup à faire : vous avez remarqué que l'engin n'est pas vraiment discret ; or les usages auxquels nous pensons nécessiteront de progresser beaucoup dans ce domaine. Il faudra aussi rendre beaucoup plus robuste le mode de propulsion. De plus, la traversée de la Manche a révélé la nécessité de procéder fréquemment à des ravitaillements, qui peuvent parfois se révéler périlleux. Quoi qu'il en soit, nous restons en lien avec M. Zapata pour étudier les éventuelles adaptations du Flyboard à des fins militaires ; nous apprenons beaucoup à son contact.
La création d'un centre national de coordination de la cybersécurité maritime a été décidée lors du comité interministériel de la mer de 2018. Elle est pilotée par le secrétariat général pour la mer. Le ministère des armées y concourra, mais j'insiste sur la dimension interministérielle de la structure : le projet est piloté par le Premier ministre.
En ce qui concerne l'innovation, il est vrai que je n'ai pas détaillé tous les montants, mais je ne suis pas sûre de pouvoir vous présenter une ventilation systématique des actions. Je puis vous préciser que, en 2020, nous affecterons 25 millions d'autorisations de programme et 18 millions de crédits de paiement à la cybersécurité et à la cyberdéfense, et 76 millions d'autorisations de programme et 138 millions de crédits de paiement, dont 45 pour la coopération avec l'Allemagne et l'Espagne, au SCAF. Pour le reste, de peur de ne pas être parfaitement exhaustive, je préfère vous renvoyer à des éléments plus précis que nous vous fournirons dans le courant de la semaine.