Monsieur le député Becht, la maîtrise de l'espace mobilise toute notre attention. Nous y travaillons tous les jours. Nous avons déjà des capacités, que nous allons augmenter. La DGA, le CNES, l'armée de l'air et l'état-major des armées sont en train de définir, à partir de la doctrine des opérations (car tout part du besoin opérationnel), les capacités dont nous devrons disposer en patrimonial ou en location de services. Des offres sont déjà sur la table, notamment pour l'observation de l'espace. Et la question d'un drone spatial tel que le X-37B sera certainement abordée un jour.
Monsieur Marilossian et Monsieur Gaultier, soyez sûrs que l'armée de l'air est fortement impliquée dans l'accord français, allemand et pour partie espagnol sur le SCAF. Nous avons des réunions régulières, entre chefs d'état-major de l'armée de l'air. La prochaine est prévue en novembre, à Berlin, la suivante aura lieu en Espagne.
La Combined Project Team (CPT), équipe franco-allemande-espagnole se met en place pour accompagner les études communes. Les trois premiers Allemands sont arrivés à Arcueil. Des aviateurs français sont aux côtés des personnels de la DGA et des industriels qui définissent, à partir de scénarios, les capacités nécessaires pour affiner l'architecture, combinaison de chasseurs, d'effecteurs, de drones, de munitions et de système de commandement. Ce projet recouvre une réalité physique.
Comme vous l'avez dit, c'est un enjeu stratégique, un enjeu de souveraineté et un enjeu majeur pour nos armées de l'air.
Concernant le projet Tempest, j'étais invité par mon homologue britannique en juillet dernier en Grande-Bretagne, où les Suédois et les Italiens ont fait part de leurs intentions à ce sujet. Comme Madame la Ministre des armées l'a précisé, le projet SCAF, sera ouvert en temps utile. Nous avons tiré les leçons de coopérations capacitaires précédentes.
Madame la députée Bono-Vandorme, la formation de nos mécaniciens est un enjeu majeur. Pour la rendre attractive, il est nécessaire de la moderniser. Comme a pu le voir M. le député Ferrara à Rochefort, la Smart School, ce ne sont pas que des mots. En 2019, plus de vingt outils pédagogiques ont été mis en place pour digitaliser la formation. Il s'agit également d'ajuster la formation afin que les élèves qui viennent apprendre ou enrichir leur expérience ne passent pas trop de temps dans les salles de cours. Nous réfléchissons donc à la modernisation du parcours du mécanicien. Nous devons développer un outil de formation adapté. Afin d'alimenter ces filières de spécialistes, nous avons besoin de titulaires de bac professionnel, de BTS aéronautique et de CAP aéronautique, aussi bien dans notre système éducatif que sur des campus comme celui de Bordeaux ou dans l'armée de l'air, dans nos propres écoles de formation à Saintes et Rochefort, ainsi qu'à l'Ecole de l'air pour nos officiers. Dans le Grand Est, grâce à une action coordonnée du ministère de l'Éducation et de l'armée de l'air, nous avons fait ouvrir une classe de BTS qui a reçu plus de 800 candidatures.