Les capacités de l'eurodrone MALE ont été définies et nous en sommes à la phase de négociation qui relève plus particulièrement de la DGA. À la capacité d'armement que possède le Reaper, nous souhaitons ajouter notamment une capacité de renseignement électromagnétique. J'ai évoqué les évolutions en termes de menace et de déni d'accès. Nous devrons donc prévoir des capacités supérieures pour demain. Si le Reaper est adapté à nos besoins d'aujourd'hui, l'EuroMALE doit l'être à ceux de demain. En matière de coopération, nous tirons les leçons au fil de l'air, pour l'EuroMALE comme pour l'A400M.
Monsieur Batut, les opérations sont le domaine réservé du chef d'état-major des armées, en lien direct avec le chef des armées. En tant que conseiller « air » du chef d'état-major des armées, je lui fournis les arguments nécessaires à ses prises de décision. Concernant notre base aérienne de Jordanie, elle continue de présenter un grand intérêt, lié aux opérations que nous menons actuellement. Si les opérations évoluent, d'autres éléments devront être pris en compte. Sur cette base aérienne projetée, nous avons actuellement quatre Rafale, mais de manière temporaire ; nous pouvons y poser des C-160 Gabriel, des ATL 2 de la marine nationale ou des A400M.
Monsieur Verchère, vous m'interrogez sur la diminution de la flotte, la problématique de la masse ou du nombre, ainsi que sur le format dans le cadre de la LPM. Nous devons répondre à l'évolution des menaces et du déni d'accès, à la difficulté à assurer la supériorité opérationnelle tout en assurant notre capacité à agir en fonction des décisions politiques dans des espaces aussi grands que l'Europe et dans différentes zones. Le système de combat aérien du futur répond en partie à cette question du nombre, puisqu'il agira non seulement avec des avions de combat mais aussi avec des drones. Toute plateforme de ce système sera un capteur et fera partie de cette « masse ». L'« ambition 2030 » prévoit 185 avions de combats polyvalents. Le contexte géostratégique et opérationnel, évolue. J'évoquais dans mon propos initial la présentation de nouveaux drones de combat furtif lors du récent défilé qui a eu lieu en Chine. Il faut y réfléchir…
Monsieur Jacques, même si l'A400M a la capacité de se poser sur terrain sommaire, la taille de l'avion et son chargement ne permettent pas de faire ce que fait le C-160, plus petit et emportant une charge plus faible. En revanche, un A400M est capable d'emporter des charges de plusieurs dizaines de tonnes directement depuis la France. Nous sommes en train de développer le largage par air de masses de plus de seize tonnes, que les Britanniques ont également expérimenté. Nous n'avons pas toujours besoin de poser l'appareil grâce à la livraison par air qu'offre l'A400M. Une autre piste possible est le recours à l'hélicoptère de transport lourd, comme le démontrent les britanniques en Afrique. Cette question rejoint celle du député Ferrara et je confirme que cette capacité est très intéressante.