Madame la ministre, ce budget, qui est en hausse, va-t-il ou non permettre de réduire les inégalités chez les étudiants, en termes d'accès aux études qu'ils recherchent, de réussite en fonction de leurs origines sociales et aussi, tout simplement, de qualité de vie ? Vous le savez, 30 % des jeunes de 18 à 23 ans sont issus de milieux ouvriers, mais ils ne constituent que 11 % des effectifs d'étudiants et – cela se dégrade en fonction du niveau d'études – 7,8 % en master, contre 33,6 % pour les enfants de cadres ou de professions libérales. Les écarts sont encore plus saisissants pour les écoles de commerce, pour ne citer qu'elles. Vos efforts permettront-ils, oui ou non, de réduire ces inégalités ?
Par ailleurs, ce budget offrira-t-il, oui ou non, la possibilité aux universités de davantage rayonner et, surtout, de s'ouvrir, dans un contexte de rejet de plus en plus fort de la recherche et de la science ? C'est un vrai problème de société – quasiment une course-poursuite entre les acquis de la science et ceux qui les contestent. On a donc besoin d'universités qui s'ouvrent. Les universités peuvent d'ailleurs nous aider à trouver les solutions grâce à la pluridisciplinarité de leur enseignement.
Le Plan Étudiants et Parcoursup suscitent, on le sait, des difficultés. Des moyens supplémentaires sont engagés, mais beaucoup ont souligné les inégalités du système, notamment celles que je viens d'évoquer, comme l'illustrent le nombre de propositions reçues par les candidats. Certes, une belle réforme des études de la santé est engagée, mais beaucoup d'étudiants échouent : il y a peu d'élus. L'information va-t-elle réellement s'améliorer ?
Vous parliez d'égalité des chances. On constate certes une augmentation du nombre de boursiers, mais ne nous leurrons pas. Le logement étudiant est ainsi un sujet fondamental. Le Gouvernement s'était engagé à atteindre un objectif de 60 000 nouveaux logements étudiants d'ici à 2022 : à combien en sommes-nous ? Toujours sur la question des inégalités, comment ne pas évoquer le sujet des étudiants étrangers ? Avez-vous clairement analysé la portée de la décision – heureuse – du Conseil constitutionnel, qui permettra de préserver la gratuité pour ces étudiants ?
J'en viens, enfin, à un autre sujet, qui a partie liée à l'ouverture et au rayonnement de nos universités : nous constatons tous, depuis 2010, une tendance à la baisse des publications dans les revues internationales. Certes, le programme d'investissements d'avenir est à l'oeuvre, mais qu'est-ce qui vous fait dire que le nombre de ces publications va revenir à la hausse ? Il faut permettre à nos universités de rayonner davantage sur l'extérieur.