Dans le monde rural où je travaille, il n'existe pas d'UMJ. En tant que médecin légiste, je travaille sur un réseau de proximité. On peut donner plus de moyens aux UMJ mais dans ces zones il n'y aura jamais d'UMJ. Il faut donc parler de filière et pas seulement d'unités. Nous en avons toutes parlé avec des termes différents je crois. Il peut s'agir de centres de victimologie, de maison des femmes, de lieux d'accueil spécialisés…
Ce que nous sommes en train de dire, c'est qu'il faut qu'il y ait des endroits où les femmes puissent se rendre et qui assurent une prise en charge médico-psychosociale spécifique avec des gens formés. Il nous faut une sorte de lieu d'accès de premier recours qui oriente ensuite sur une UMJ ou un réseau de proximité. Emmanuelle Piet voulait créer un centre par département. Dans mon secteur, je suis à deux heures et demie d'un centre hospitalier universitaire… Même si on créait un centre d'accueil au Nord de l'Ardèche, il faudrait toujours deux heures et demie de route pour y aller. On ne peut pas demander aux victimes de prendre la route pour voir un médecin légiste. Nous avons donc besoin de filières fonctionnelles locales.