Je propose d'impliquer les pédiatres et les puéricultrices sur ce sujet. Les médecins généralistes, les gynécologues et les sages-femmes ont beaucoup progressé sur ces questions. En revanche, c'est plus compliqué après la naissance, notamment en raison de l'autorité parentale conjointe. On ne peut pas recevoir la mère seule avec l'enfant et laisser le père dans la salle d'attente. On peut le faire pour une femme enceinte puisqu'on parle de sa santé ; ce n'est plus possible quand il s'agit de l'enfant.
Il faut que les pédiatres s'appuient sur les travaux des sociétés savants et notamment sur ceux des pédiatres légistes qui ont une connaissance très fine de la symptomatologie des enfants exposés aux violences. Il faut développer les études sur les conséquences métaboliques notamment. Peut-être que votre Livre blanc pourrait le proposer ou, au moins, inciter le collège national des pédiatres à développer ses connaissances sur cette symptomatologie qui n'est pas forcément pathognomonique. Ce n'est pas parce qu'un enfant a ce symptôme qu'il est forcément exposé à de la violence conjugale, mais un faisceau de symptômes doit amener le clinicien à envisager cette hypothèse. Ce serait vraiment une grande avancée.
Nous avons tous vu des enfants suivis par un psychomotricien, un orthophoniste, ou suivi en CMP ; pourtant nous ne lui avons jamais demandé s'il est en sécurité chez lui. Nous essayons de panser une hémorragie mais sans jamais d'en guérir la cause, c'est dommage.