Le syndicat des femmes chirurgiennes-dentistes et l'Ordre national organisent avec la MIPROF des formations sur les violences faites aux femmes et qui se concentrent d'abord sur la prise en charge. Il nous semble évident qu'il faut protéger les mères mais aussi les enfants. Nous voyons plusieurs phénomènes lorsque l'enfant est stressé. Il peut se casser des dents, serrer les dents, peut-être manger beaucoup plus de sucre… On peut aussi constater l'absence de soins qui est une forme de maltraitance.
Il faudrait proposer une prise en charge financière de façon à réhabiliter rapidement les personnes qui, après un coup, peuvent avoir quelque chose de cassé. En effet, même mise en sécurité, la victime n'a pas forcément les moyens d'être couverte. Les aides de la sécurité sociale et des caisses existent mais elles mettent du temps à se mettre en place. Il faut une solution beaucoup plus rapide, par exemple un fonds complémentaire pour les interventions les plus coûteuses. En tout état de cause, il faudrait faire comme pour les bilans et les examens bucco-dentaires qui sont pris en charge intégralement, c'est-à-dire mettre d'office ces personnes dans un cadre où elles sont prises en charge automatiquement et rapidement. Nous ne sommes que des maillons du soin dentaire ; ce dispositif relève des organismes gestionnaires.
La médecine bucco-dentaire n'intègre pas du tout sur la prise en charge psychologique. Il faudrait le faire et également progresser sur la prise en charge des frais lorsque l'agresseur n'est pas solvable. La réhabilitation et la prise en charge psychologique sont nécessaires : il faut traiter les grincements de dents, le fait de tout casser, d'avoir des parafonctions, parfois de prendre certaines drogues… Ce sont les conséquences de ces violences ; ce n'est pas la conséquence directe du coup mais c'est une conséquence plus générale au niveau de l'état global et de la dentition, avec ensuite un effondrement au niveau des articulations temporo-mandibulaires et des problèmes annexes sur tout le corps.