Au risque de surprendre certains d'entre vous, je dirai que ce n'est pas le volume budgétaire qui pose problème. Nous voyons bien à travers la présentation de M. le rapporteur que les crédits consacrés à l'agriculture, environ 2,9 milliards d'euros, sont d'importance analogue aux années précédentes.
Parmi les points positifs que nous avons recensés au sein du groupe UDI, Agir et Indépendants, il y a le fameux Grand plan d'investissement pour un montant de 245 millions d'euros, l'augmentation de 24 % en faveur de l'agriculture bio et les MAEC et le financement d'1,1 million d'euros pour le plan « Ambition Bio 2022 ». Je rappellerai aussi que le plan Ecophyto 2, qui vise à réduire de 50 % le recours aux produits phytosanitaires d'ici à 2025, est une avancée importante qui vient s'ajouter à la loi EGALIM et ses fameuses chartes de bonnes pratiques d'utilisation des produits phytosanitaires.
Un maire d'Ille-et-Villaine, département où se trouve ma circonscription, a cru bon de se faire remarquer en prenant un arrêté qui a créé une tension dans le pays depuis l'été. Je trouve son initiative préjudiciable. Elle met en l'air tout le travail réalisé par ceux qui aiment l'agriculture et qui militent pour une agriculture diverse en soutenant aussi bien le bio, les circuits courts que l'agriculture conventionnelle et l'agriculture agroindustrielle. Avec 28 millions d'hectares de surface agricole utile, la France est le premier pays agricole européen, ne l'oublions pas.
L'enjeu actuel est d'aider l'agriculture à assurer la transition alimentaire, la transition écologique et la transition énergétique. Jusqu'à une période récente, en parlant d'agriculture, on parlait des filières animales et végétales. Maintenant, on y adjoint la filière énergétique. Il a d'abord été question de la filière bois-énergie, ensuite des panneaux solaires photovoltaïques sont venus couvrir les toits des bâtiments d'élevage et, aujourd'hui, est soulevée la question de la méthanisation avec injection de biogaz. L'agriculture est, nous le voyons, un des éléments qui peut contribuer à la transition énergétique.
Pour ce faire, il faut que la politique agricole en France soit réellement partagée avec les agriculteurs. On sait très bien qu'ils sont nostalgiques des années soixante-dix, notamment de la période où Jacques Chirac était ministre de l'agriculture. Pourquoi ? Parce que les agriculteurs avaient leurs chambres consulaires et un interlocuteur, le ministère de l'agriculture. Aujourd'hui, tout le monde s'occupe d'agriculture – les régions, les intercommunalités, les syndicats de production d'eau potable. Et ceux qui en parlent le plus sont souvent ceux qui la connaissent le moins. C'est la raison pour laquelle on ne peut accepter que le Gouvernement réduise les moyens des chambres d'agriculture.
On nous parle aussi de régionalisation mais il faudrait qu'on se mette d'accord : que recouvrirait-elle ? En Bretagne, elle concernerait quatre départements, dans les Hauts-de-France, cinq, en Nouvelle Aquitaine, douze et en Occitanie treize !
Avec M. Gregory Besson-Moreau, rapporteur de la commission d'enquête sur la grande distribution, et les députés du groupe UDI, Agir et Indépendants, nous proposons un amendement destiné à renforcer les moyens du médiateur des relations commerciales.