Je veux, moi aussi, apporter mon soutien aux chambres d'agriculture. Notre excellent collègue Thierry Benoit a dit que tout le monde parle d'agriculture aujourd'hui. Et, en écoutant mon collègue Nicolas Turquois, j'ai pensé que si nous, les paysans, nous ne disons pas qui nous sommes, les autres se chargeront de dire qui nous ne sommes pas : c'est ce qui nourrit l'« agribashing ».
Nous examinons ce matin le budget de l'agriculture et nous parlons de chiffres. C'est tout à fait normal, puisque ce qui est en jeu, c'est la compétitivité de notre agriculture, un résultat chiffré lié à notre balance commerciale. Je veux néanmoins rappeler que la compétitivité de l'agriculture ne se résume pas à cela : elle ne peut pas se résumer à cela.
Il faut bien se mettre dans la tête qu'il ne peut pas y avoir d'agriculture sans paysans. Or si l'on ne stoppe pas l'hémorragie en cours, on va aboutir à la disparition totale des paysans, et on ira dans le mur. Par ailleurs, sans politique d'installation des jeunes, nous ne pourrons pas garantir la pérennisation de notre agriculture, et je regrette que ce budget ne prévoie pas davantage de crédits en faveur de l'installation des jeunes. Enfin, nous n'aurons plus de paysans, s'ils ne vivent pas de leur métier. À cet égard, j'attends les résultats de la loi EGALIM, comme tout le monde.
L'agriculture, c'est autre chose qu'une marchandise : c'est un bien vital, protégé par les paysans, comme l'air et l'eau. C'est la raison pour laquelle on commence à parler d'exception agriculturelle. Les exploitations agricoles ne sont pas seulement des entreprises : elles protègent la santé de la planète et du vivant.