Ce matin, nous avons découvert un nouveau concept : celui de la « régionalisation réfléchie ». J'ai beau y réfléchir, je ne vois pas ce que cela peut signifier. Le Président de la République a redécouvert, à la faveur du Grand débat, les joies de la proximité. Il a même fait des déclarations d'amour aux maires… Et, à présent, on nous parle de la « régionalisation réfléchie », qui est le déménagement annoncé de nos territoires ! On va éloigner les chambres d'agriculture du terrain, alors qu'elles ont une expertise et une connaissance fine des spécificités agricoles, qu'elles sont au chevet des agriculteurs. Appeler à une « régionalisation réfléchie », c'est une manière de faire avaler la pilule du déménagement des territoires.
Il est clair que le Gouvernement a un double discours. Il nous dit qu'il va au chevet des villes moyennes, avec le programme « Action Coeur de ville ». Il dit qu'il veut assurer, dans la ruralité, la présence de la République partout et pour tous. Il le dit, et il fait le contraire. Il fait le contraire chez les oubliés de la République, chez les humiliés de la République, chez ceux qui se sentent abandonnés par la force de la loi qui protège, la force de la loi qui prend soin. Je veux sonner l'alerte !
On nous dit que les « Marcheurs » ne sont pas d'accord avec cette mesure. On peut donc espérer que le ministre va céder, qu'il va renoncer à déménager nos territoires et à flinguer les chambres d'agriculture. À propos des chambres de commerce et d'industrie, M. le ministre Bruno Le Maire nous avait expliqué que tout serait parfait, qu'elles seraient au plus près du terrain, que tout serait numérisé et qu'elles seraient très réactives. Mais la vérité, c'est qu'il n'y a plus de chambres de commerce chez moi. Le seul qui défend les patrons et les petites et moyennes entreprises (PME), c'est le député communiste : c'est le monde à l'envers ! Il faut donner du sens et de la cohérence aux discours et les traduire dans les actes budgétaires.