Le budget que vous nous avez présenté ne peut pas s'appréhender sans une vision des contraintes que nous allons subir. Le budget n'est pas hors sol : sans notre souveraineté nationale, nous aurons beaucoup de mal à répondre aux légitimes revendications des agriculteurs.
À propos de la politique agricole commune (PAC), vous annoncez déjà une diminution de 290 millions d'euros. La PAC continuera à diminuer, les aides aux agriculteurs à se réduire. Peut-être faudra-t-il déterminer à qui elles vont en priorité : bien souvent, ceux qui en bénéficient ne sont pas ceux qui en ont le plus besoin.
Par ailleurs, le Brexit vous sert d'écran de fumée : c'est nous qui avons voulu une négociation dure ; on n'a pas voulu négocier raisonnablement ! Vous parlez de contrôles sanitaires : eh bien parlons-en ! Les oeufs, les sangliers, les lasagnes, la grippe aviaire, Lubrizol, la viande avariée et le lait : ce sont des problèmes sanitaires de première importance, et le Brexit n'y est pour rien. C'est quand même préoccupant.
Autre problème, 20 % de nos terres cultivables sont actuellement aux mains des étrangers : que faisons-nous pour endiguer ce phénomène ? Ajoutez à cela la spéculation de la finance, et les agriculteurs connaîtront encore plus de difficultés. De plus, quel modèle agricole voulez-vous mettre en place ? Est-ce le modèle agricole allemand, où l'on trouve des porcheries de 30 000 porcs, c'est-à-dire des modèles gigantesques, qui ne respectent en rien l'animal ?
Pour conclure, la question agricole est douloureusement illustrée par le suicide d'un agriculteur tous les deux jours. Nous devons donc réfléchir globalement à cette question.