Pour la mission « Recherche et enseignement supérieur », ce troisième budget du quinquennat s'inscrit dans la continuité des deux précédents : avec une hausse de 534 millions d'euros pour 2020, les crédits augmentent en trois ans de 1,7 milliard d'euros, soit plus de la moitié du budget total de la culture.
Cet effort est considérable et indispensable. Il se conjuguera bientôt, en 2020, avec la loi pluriannuelle sur la recherche, que nous souhaitons la plus ambitieuse possible. Comme le relevait avec justesse et sagesse Benjamin Franklin, « l'investissement dans la connaissance porte toujours les meilleurs intérêts ». Cette citation est plus que jamais d'actualité, car la connaissance et la recherche, leur production et leur diffusion, sont la condition du rayonnement et de l'influence d'un pays ; ce sont aussi le ferment de l'innovation et du développement des entreprises, de même qu'une source d'épanouissement des hommes et de leur capacité à prendre parfois à rebours un destin trop écrit à l'avance.
Le programme « Formations supérieures et recherche universitaire » se voit attribuer 176 millions d'euros supplémentaires par rapport à 2019. Dans les grandes lignes, ces crédits supplémentaires vont permettre d'accompagner la dynamique démographique des inscriptions dans l'enseignement supérieur, à laquelle les universités prennent toute leur part. Ils vont permettre de financer le plan étudiants, c'est-à-dire des places supplémentaires dans les filières en tension ainsi que les dispositifs d'accompagnement vers la réussite qui commencent à donner des résultats extrêmement encourageants. Ils vont aussi permettre la transformation des parcours des études de santé. Ils vont permettre, en outre, d'accompagner les établissements privés qui contribuent aux missions du service public de l'enseignement supérieur, qui ont connu une augmentation de 20 % de leurs effectifs étudiants en seulement trois ans. Ils vont permettre, enfin, de généraliser une petite révolution dans l'affectation des moyens aux universités par un dialogue stratégique et de gestion au plus près du terrain, avec toutes les parties prenantes de l'enseignement supérieur et de la recherche sur un territoire ; ce dialogue permettra des appréciations beaucoup plus fines et qualitatives de la richesse des projets et la sortie d'une logique d'affectation mécanique des moyens parfois décourageante.
Rappelons d'ailleurs, à ce stade, que l'effort de l'État en faveur de l'enseignement supérieur ne peut se mesurer à l'aune du seul programme 150.