Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du lundi 28 octobre 2019 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission recherche et enseignement supérieur (état b)

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Le sujet des cancers pédiatriques étant, en effet, un sujet particulier, je distinguerai moi aussi, parmi ces amendements, celui de Mme Descamps.

Vous l'avez rappelé, madame la députée, les cancers représentent, par an, en France, 150 000 décès, 500 décès d'enfants, 385 000 nouveaux cas détectés, 2 500 nouveaux cas de cancers pédiatriques.

La somme de 5 millions d'euros sur laquelle le Gouvernement s'est engagé sur cinq ans sera évidemment inscrite au budget tous les ans. J'ai déjà eu l'occasion de le rappeler, les associations ont travaillé avec l'INCa pour aider au fléchage de ces 5 millions d'euros.

La demande avait été faite l'année dernière d'une vision consolidée des financements dédiés à la recherche en cancérologie, et plus particulièrement à la recherche en cancérologie pédiatrique. À cette réserve près, une fois encore, qu'il est extrêmement difficile de ranger la recherche fondamentale dans des catégories aussi précises que celles que je vais nommer, nous avons mené une enquête auprès des unités de l'INSERM, étant entendu que celui-ci n'est pas la seule tutelle des unités de biologie en France : sur les 209 millions d'euros consacrés à la cancérologie, 21 millions ont concerné les cancers pédiatriques en 2018.

En ce qui concerne les financements compétitifs de l'INCa ou de l'institut thématique multi-organisme – ITMO – cancer de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, l'AVIESAN, dans le cadre du plan cancer, ainsi que les programmes spécifiques de l'ANR, ce sont 119 millions d'euros qui ont été consacrés à la recherche sur le cancer, dont 10,3 millions d'euros aux cancers pédiatriques.

Au total, 31,3 millions d'euros ont donc été alloués à la recherche en cancérologie pédiatrique en 2018, auxquels s'ajoutent les 5 millions d'euros supplémentaires annuels votés en 2019 et, je l'espère, les 5 millions d'euros qui seront votés dans le PLF pour 2020.

Les montants que je viens d'évoquer concernent les activités de recherche fondamentale et de recherche clinique. S'y ajoutent évidemment les activités de prévention et de soin financées par le ministère des solidarités et de la santé, parmi lesquelles le plan cancer, doté d'un financement de 60 millions.

Si j'ai demandé cette étude, c'est que, cette fois-ci, nous étions capables d'inclure la masse salariale dans les chiffres, tout du moins pour les unités qui relèvent de l'INSERM, mais ils restent probablement très en deçà de ce qui se fait réellement en cancérologie.

Le travail mené par l'INCa avec les associations autour des 5 millions d'euros supplémentaires a démontré qu'il est essentiel d'être capables de coordonner les actions entreprises dans des disciplines très variées pour comprendre les cancers pédiatriques et leurs spécificités, et pouvoir proposer des traitements. Les associations ont plébiscité les recherches en modélisation avec des marqueurs spécifiques des cancers pédiatriques précoces. Il est extrêmement important d'animer le dialogue au sein de la communauté de recherche, quelles que soient les disciplines engagées sur ce sujet.

Pour toutes ces raisons, le Gouvernement demande le retrait des amendements ; à défaut, son avis serait défavorable. Le Gouvernement est néanmoins, je tiens à le redire, fortement engagé dans la recherche sur le cancer en général, et dans la recherche sur les cancers pédiatriques en particulier. Il s'agit là d'un sujet particulièrement douloureux.

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