Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 28 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission recherche et enseignement supérieur (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Ces deux amendements d'appel ont sensiblement le même objet : ils visent à appeler votre attention, madame la ministre, sur une grande inégalité subie par un territoire.

Alors que Montpellier concentre 78 % des étudiants de l'Hérault, Béziers n'en accueille que 1,4 %. Par ailleurs, après avoir été menacée de fermeture en 2014, l'antenne décentralisée Du Guesclin de l'Université Paul-Valéry Montpellier III à Béziers n'en est toujours qu'à la moitié de sa capacité d'accueil : alors qu'il était prévu de construire le bâtiment en forme de U, seule une aile et demie est sortie de terre. Toutes les demandes tendant à respecter le projet originel, qui permettraient de doubler la surface du site, sont à ce jour restées lettre morte. De même, l'institut universitaire de technologie – IUT – de Béziers, qui accueille 510 étudiants, aurait la capacité d'en accueillir près de 800 mais ne peut le faire, faute de crédits pour recruter des professeurs. Pourtant, la demande de formation dans le Biterrois est croissante, notamment dans les secteurs liés au vin, à l'aide à la personne et aux métiers du tourisme. Alors que l'ouest de l'Hérault est gravement touché par le chômage, plus de 8 000 offres d'emploi ne sont pas pourvues dans le bassin d'emploi.

Madame la ministre, on ne peut pas prétendre vouloir défendre les villes moyennes et toujours tout donner aux métropoles, sans rien allouer aux communes alentour. Permettez-moi de vous rappeler la finalité du programme action coeur de ville : le directeur de ce programme a lui-même affirmé qu'il visait à créer « un réseau de moyennes villes qui constituent un maillage territorial et aient une fonction de centralité vitale pour l'ensemble du territoire ».

Je répète les chiffres : 78 % des étudiants de l'Hérault sont à Montpellier, 1,4 % des étudiants sont à Béziers. Tout est dit ! Je pense que 10 000 étudiants en moins à Montpellier ne changeraient rien au dynamisme de la métropole, tandis que 10 000 étudiants en plus à Béziers changeraient la ville. Il s'agit là d'une simple question de volonté politique, madame la ministre. Les Français et les Biterrois vous remercieront, car ils veulent voir à nouveau battre le coeur de leur ville.

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