Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du lundi 28 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission recherche et enseignement supérieur (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

Cet amendement vise à prévoir les crédits nécessaires à une réforme de l'attribution des bourses sur critères sociaux aux étudiants calédoniens.

Vous connaissez la situation : seuls 27 % des étudiants calédoniens remplissent les critères d'éligibilité aux bourses, contre 38 % des étudiants en métropole et 63 % dans le reste des outre-mer. Vous savez également que les plafonds d'éligibilité sont adaptés à la métropole, mais pas à un territoire où les revenus sont plus hauts pour faire face à un coût de la vie 40 % plus élevé.

Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a un problème, mais on répond qu'il ne faut rien changer car des bourses provinciales existent pour les étudiants déboutés des bourses nationales. En regardant dans le détail, cependant, on s'aperçoit que ces bourses provinciales sont soit des bourses d'excellence, donc attribuées sur résultats scolaires, soit des bourses de mobilité internationale, soit des bourses qui engagent l'étudiant à travailler sur le territoire de la province qui les attribue. Non, les bourses locales ne compensent pas la défaillance de l'État ! Vous aurez compris que je reprends là les arguments de mon collègue Philippe Dunoyer.

On dit aussi que l'État donne déjà bien assez aux étudiants calédoniens, notamment avec le passeport mobilité. Mais là encore, l'aller-retour est intégralement payé uniquement aux étudiants qui sont déjà boursiers sur critères sociaux.

On dit encore que le faible taux d'étudiants boursiers vient du fait que les boursiers font moins d'études supérieures, pour des raisons culturelles. C'est faux : certains étudiants sont issus de familles trop riches pour être boursiers mais trop pauvres pour supporter le coût d'études, auxquelles ils sont contraints de renoncer.

Bref, il ne nous semble pas absurde de prévoir une modulation – ne serait-ce qu'un point de charge supplémentaire – pour les étudiants dont le domicile est situé à plus de 15 000 kilomètres de leur lieu de formation. C'est dans cette perspective que nous proposons d'abonder le programme « Vie étudiante ».

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