Il faut augmenter ces budgets, notamment pour l'alimentation des étudiants. Je précise que le ticket de restaurant universitaire vous donne droit au plateau basique, mais ce plateau basique, on ne le trouve plus que dans un seul établissement, les CROUS ayant mené une stratégie de diversification des repas. Les petites antennes du CROUS éparpillées à droite à gauche, ici pour un paquet de pâtes, là pour un sandwich, ne pratiquent pas en réalité ce prix que vous venez d'indiquer d'un peu plus de 3 euros. On a tout démantelé, tout décortiqué, tout changé ! Le CROUS de Lille était à la grande époque l'un des rares à servir trois périphériques, c'est-à-dire une petite entrée, un petit dessert et un fruit ; tous les autres étaient déjà passés à deux périphériques. Le prix du ticket n'a peut-être pas bougé, mais tout le reste change et les étudiants n'ont plus ni le temps de manger, ni une quantité suffisante de nourriture à se mettre sous la dent. En outre, le nombre d'étudiants obligés de travailler pour subvenir à leurs besoins reste extrêmement important, alors qu'on sait que c'est un facteur d'échec majeur.
Notre collègue Rabault a raison de dire que 2 millions, ce n'est pas grand-chose – ce n'est même pas un euro par étudiant. Il faudrait mettre le paquet ! Qu'on indexe cette valorisation sur l'inflation, c'est la moindre des choses, mais ce qu'il faudrait, c'est qu'enfin on satisfasse la revendication de longue date d'une allocation d'autonomie de façon à ce qu'on ait vraiment les moyens d'étudier dans ce pays. C'est seulement ainsi qu'on mettra fin à la reproduction sociale toujours en vigueur, en dépit de tous vos Parcoursup, vos machins et vos bidules, qui ne font que creuser les inégalités, y compris dans l'enseignement supérieur.