Lorsqu'on connaît la part du travail dans les prix de revient du maraîchage, comment voulez-vous que l'on tienne ? Nous importons maintenant des fruits et des légumes massivement, y compris d'Allemagne. Tant que nous ne nous serons pas attaqués à ce problème de fond, il sera impossible de résoudre cette perte de compétitivité. Or, sur ces points, votre projet de loi de finances est muet, ce qui démontre l'incapacité du Gouvernement à redresser les difficultés du secteur agricole.
En atteste par ailleurs l'échec de la loi EGALIM. Un an après l'adoption de la loi, nos agriculteurs peinent toujours à couvrir leurs coûts de production, et le partage de la valeur ajoutée reste largement en faveur de la grande distribution. La vraie question est celle du démantèlement : la loi de la concurrence doit s'appliquer à la grande distribution française.
Les succès sont rares ; ceux rencontrés par la filière porcine et laitière ne sont pas dus à la loi EGALIM mais à des facteurs de marché : les effets de la fièvre porcine en Asie, surtout en Chine, pour la première ; quant à la seconde, souvent citée en exemple, le redressement des prix n'est dû qu'à la contraction de l'offre et non pas à une négociation sur le partage de la valeur. Tout cela témoigne, au final, de l'absence d'une vraie politique agricole à long terme.
Cette insuffisance se fait également sentir s'agissant de la valorisation de la forêt et de la filière bois. La capacité de nos forêts à contribuer au stockage de carbone, par exemple, est reconnue mais n'est toujours pas rémunérée. Monsieur le ministre, qu'attendez-vous pour persuader le ministre de l'économie et des finances de rendre éligible à la bourse carbone les forêts certifiées PEFC – programme de reconnaissance des certifications forestières ?