Ils doutent à juste titre du soutien des pouvoirs publics ; ils doutent également du soutien d'une partie de la population qu'ils nourrissent.
S'agissant des pouvoirs publics, comment redonner espoir à une profession que l'on est en train de lâcher à Bruxelles et qui risque d'être la grande perdante des petits arrangements entre États membres ? La non-reconduction du montant de la PAC conduira inévitablement à une baisse des primes, lesquelles représentent souvent le revenu de l'année. Une baisse de 10 % à 15 % des aides directes, comme cela est prévu, porterait un coup fatal à nos paysans, qui travaillent sans relâche pour des revenus sans cesse en baisse.
Comment croire en ces pouvoirs publics qui, en la privant de moyens adaptés pour être à la tête de nos exportations, ne font plus de l'agriculture un secteur stratégique ? Nous avons l'une des agricultures les plus performantes et les plus vertueuses du monde, l'une de celles dont la qualité est la plus élevée, mais, en la mettant en concurrence directe avec des productions low cost, tout en plombant, dans le même temps, sa compétitivité, on la sacrifie sur l'autel des accords internationaux ; elle n'a plus les moyens de se battre à l'international.
Comment redonner espoir à une profession qui a le sentiment d'avoir été flouée par la fameuse et fumeuse loi EGALIM ?