Les forêts vosgiennes, comme de nombreuses autres, qu'il s'agisse des forêts communales, privées ou domaniales, sont durement frappées par les scolytes. Le scolyte est un insecte endémique qui continue de brouter des milliers d'arbres, en particulier les épicéas. Cette endémie est devenue épidémique depuis la sécheresse de 2018 qui a touché la France et l'Europe.
Nous comptons 70 millions de mètres cubes de bois atteints en 2018, soit une année de récolte. En effet, dès les premiers signes d'infection, il faut couper l'arbre puisqu'il n'existe pas de traitement phytosanitaire pour contrer l'épidémie et puisqu'un arbre scolyté peut se casser et donc blesser quelqu'un. Mais autant de bois coupé sature les marchés locaux et provoque un effondrement des prix de la matière première. Même exporter n'est pas une solution au vu des difficultés. Cette crise touche tous les acteurs de la filière bois, et au-delà. Menaçant cette espèce arborée, elle bouleversera vite les paysages si des pieds ne sont pas replantés, laissant des paysages mornes, faits de pelouses.
Monsieur le ministre, alors que l'Allemagne a débloqué 850 millions d'euros pour la mise en place d'un plan forestier à la hauteur de l'enjeu que représente la crise, les crédits de l'action 26, « Gestion durable de la forêt et développement de la filière bois », du programme 149, sont pour leur part en baisse. Ce sont un peu moins de 16 millions d'euros qui ont été prévus par votre ministère. Quel financement allez-vous débloquer pour soutenir les acteurs de la filière ? Quelles mesures allez-vous prendre pour mobiliser des moyens d'exploitation afin de prévenir la disparition de l'épicéa, valoriser les bois attaqués et aider à la replantation par une prime, ainsi que le font d'autres pays européens ?